Janvier 2022

Comme les mages !

Cette année la liturgie nous bouscule et la fête de l’épiphanie intervient déjà ce 2 janvier.
Quelques jours après Noël, Le temps est là d’accueillir les mages à la crèche, et avec eux, de nous réjouirent d’une très grande joie, comme le dit la nouvelle traduction de la bible.
L’épisode de la visite des mages n’intervient que dans l’évangile de Matthieu, ce qui bien sûr fragilise son socle historique, mais vous le savez, la vérité du récit biblique n’est pas uniquement à rechercher du côté de l’exactitude des faits qu’il expose.
Il faut entrer dans le récit pour comprendre ce qu’il nous révèle, ce qu’il nous dit de notre Dieu, à travers la propre expérience de foi de son auteur.
Pour moi il y a ici au moins trois découvertes à ne pas manquer, comme un clin d’œil aux trois cadeaux que les mages apportent avec eux.
Commençons si vous le voulez bien par l’universalité du Salut, ou dit plus simplement, mesurons comment Jésus vient pour tout le monde et ne rejette personne à priori. C’est ce que laisse entendre le long voyage de ces hommes venus du lointain Orient, autant dire du bout de la terre. S’ils sont là, c’est que la nouvelle les concerne, que leur visite est attendue si résolument, que même la cruauté d’Hérode ne pourra l’empêcher.
La deuxième remarque concerne la haute valeur des cadeaux préparés. Ici, l’or, la myrrhe, l’encens ne sont pas d’abord le signe de la richesse monétaire. De si nobles présents évoquent bien plus que cela, quelque chose de profond, d’unique. Ces hommes veulent donner à Jésus ce qu’il ont de meilleurs, sans doute même ce qu’ils sont de meilleurs. C’est pourquoi, animés d’une telle intention, la longueur du voyage ne compte pas vraiment pour eux.
Le troisième trésor du texte tient dans la joie que provoque la visite. Une joie inhabituelle, extraordinaire, surnaturelle que souligne l’expression « se réjouirent d’une très grande joie ».
Ouvrir sa porte au Christ, c’est faire entrer la joie dans son cœur, quel bonheur !
Bien entendu, cela ne veut pas dire pour autant que tout sera désormais simple, léger ou faussement joyeux. La Vraie Vie ce n’est jamais cela, elle est pleine d’une autre densité.
La joie des mages est la joie de la foi, qui puise à la source la plus profonde de se savoir en relation avec Dieu, comme un ami avec son ami dira plus tard Saint Ignace de Loyola.
Permettez donc que je vous offre en guise de vœux ce bouquet de trois fleurs cueillies pour vous dans l’évangile Matthieu (2, 1-12).
Je souhaite à chacun, à chacune de vous de pouvoir garder son cœur ouvert au Seigneur et de lui offrir en retour tout le meilleur de vous même, l’amour le plus généreux qui tente de n’oublier personne, se soucie de l’avenir du monde entier, en le remettant inlassablement à son créateur et Seigneur.

Bonne année,
Mathias