Juin 2022

Vivre ensemble
Chacun le sait, les deux années épidémiques que nous avons traversées nous ont moralement éprouvé.
Vivre à distance systématique les uns des autres à user et fragiliser notre équilibre humain, c’est certain. Alors aujourd’hui, avec les jours qui s’allongent il y a comme une joie très profonde à pouvoir à nouveau faire corps, à multiplier les occasions de nous retrouver nombreux, que ce soit au cours d’un repas, au concert, au stade, sur la place du village et même à l’église.
Se sentir relié les uns aux autres est une expérience qui fait vraiment du bien, formons donc le vœu de nous en souvenir pour toujours.
En effet, dans le monde hyper individualisé qui est le nôtre, le danger m’apparaît bien réel de finir par « nous passer » les uns des autres, et ce pour plusieurs raisons.
D’abord à cause de l’aisance matérielle dans laquelle, en général, nous vivons, et qui ne nous pousse pas à solliciter un échange, un service, puisque déjà nous avons tout.
Ensuite peut être, parce que le temps nous échappe, et que nous courrons derrière, chacun dans son couloir, sans plus très bien savoir, comment le partager.
Enfin et surtout, parce qu’insidieusement nous nous laissons gagner par l’idée qu’ouvrir sa vie aux autres peut faire courir un risque à notre liberté, notre tranquillité, notre sécurité… et c’est ainsi que nous nous refermons.
Pour nous, disciples de Jésus, croyants, nous ne devrions jamais perdre de vue que la rencontre de l’autre est le lieu privilégié dans lequel Dieu lui-même se dévoile, et qu’en ce sens, elle devrait toujours mobiliser notre énergie, notre désir le plus profond.
Rencontrer les autres, partager avec eux des moments de vie ouvre notre cœur et nous décentre de nous-même.
C’est vrai, cela n’est pas toujours confortable de se découvrir différent, de mesurer que nous avons des opinions, des priorités diverses qui nous conduisent à poser des choix qui ne vont pas forcément dans la même direction.
Mais la voix qui nous suggère de tourner le dos à tout ce qui nous pose question, pour aller uniquement vers ce que nous tenons pour un jugement ferme et définitif, n’est pas celle de notre Dieu. Pour autant que je la reconnaisse, la voix de Dieu n’est pas affirmative, elle est comme un murmure qui se fait entendre là où on ne l’attend pas, toujours portée par un frère ou une sœur en humanité, et qui ne le sait pas. Mathias

Quelques dates…
Mercredi 8 juin 15h à 17h : rencontre du MCR à la salle Saint Martin
Jeudi 9 juin à 20h15 : répétition de chants dans l’église de Prayssac