Mars 2021

La rencontre du Seigneur !

Grâce à vous tous, à votre disponibilité, à votre compréhension, je viens de m’accorder une pause de quelques jours, et donc je vous en remercie.
Je suis parti à la montagne, dans un lieu que j’aime, que je connais depuis longtemps, et que j’ai ainsi eu la joie de faire découvrir à quelques amis.
Avec le beau temps, nous avons bien profité du cadre exceptionnel qui nous était offert, dans un calme très ressourçant.
En cette année épidémique, la fermeture des remontées mécaniques donne un autre visage à l’hiver montagnard. Les skieurs pressés ont disparu, laissant place a des randonneurs beaucoup plus silencieux, se détachant par petits groupes sur le fond blanc, et remontant lentement le versant. Ils portent souvent à leur pied des raquettes (dommage pour nous qui n’en avions pas…), objet que l’on a pu croire disparu à l’ère de la vitesse, de la performance, des sensations fortes.
Les raquettes en effet se caractérisent par leur silence, leur lenteur, cependant qu’elles permettent à leur utilisateur de s’avancer dans des replis qui resteraient inaccessibles sans elles.
Dans la vie spirituelle, la montagne est souvent présentée comme le lieu par excellence de la rencontre avec le Seigneur. Peut-être à cause de sa beauté si particulière, mais plus sûrement encore il me semble à cause de la patience et de l’engagement qu’elle sous tend.
En montagne, l’homme retrouve sa place. Il est en bas et le Seigneur est en haut. C’est une image basique, enfantine, complètement dépassée selon la vision moderne, mais qui garde pourtant pour moi une une grande justesse.
La joie du montagnard c’est de s’élever, de parvenir à un sommet, où ses yeux se réjouiront d’un panorama auquel une simple photographie ne peut rendre justice, même si elle en contient un peu le goût. Pour autant, atteindre le sommet prend du temps, nécessite une certaine prudence alliée à une réelle modestie. Tout le monde ne peut pas escalader les sommets mythiques, mais la joie de l’ascension, elle, se donne à tous.
Certainement le ski reviendra sur nos montagnes, et j’apprécierai sans doute encore de me griser de la vitesse de quelques descentes, si j’en ai l’occasion.
Cependant, en cette année si particulière, et comme bien d’autres personnes auxquelles je me joins, je prie pour que nous sachions retrouver la lenteur, une certaine mesure des choses, qui nous tienne à notre place dans le monde crée.
C’est à cette place là que le Seigneur suscite la rencontre et il n’y en a pas d’autre ! Malheur à moi si je la déserte, si je cours à tant de faux appels, quand c’est ici qu’Il m’espérait.
Mathias

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