Un monde ouvert
Un monde ouvert…
« Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Lybie proches de Cyrène Romains de passage, juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues les merveilles de Dieu. »
Comme je l’aime cette première lecture du jour de Pentecôte dans le livre des Actes des Apôtres.
D’abord à cause de la musique de ces mots. Ils sont beaux tous ces noms géographiques qui contiennent en eux comme autant de parfums, de richesses venues de loin.
Mais ensuite et surtout à cause de la réalité du monde réconcilié qu’elle décrit, et qui m’apparaît parfois bien loin du notre.
En effet la Pentecôte n’est pas une carte postale, c’est une grâce qui nous ouvre un défi.
D’abord la grâce : L’Esprit Saint offert à tous. « Tous furent remplis d’Esprit Saint » dit encore la lecture. Quand Dieu donne, quand Dieu « se » donne il ne regarde pas à la mesure et cela questionne toujours notre logique humaine qui se construit nécessairement dans un ordre proportionné. Nous n’avons pas à nous en justifier, cet ordre est le notre, et nous en avons besoin pour développer une vie aussi harmonieuse que possible, pour nous même et avec les autres. Il nous faut des cadres c’est vrai. Mais nous devons aussi accepter que notre Dieu les bouscule et que sa vie se communique à tous, même à celles et ceux qui nous semblent vraiment très éloignés de nous, que ce soit à cause de leurs idées, de leur mode de vie ou de leur propre foi, ne ressemblant pas à la nôtre.
Et c’est bien en ce sens que la Pentecôte est un défi. Accueillir pour moi même l’Esprit du Seigneur doit m’ouvrir à sa propre manière d’aimer en considérant tout homme comme infiniment digne de respect, puisque dépositaire lui aussi du même Esprit.
Les mots sont parfois plus faciles à écrire que la réalité qu’ils veulent décrire je le sais bien. Ce monde apaisé et joyeux, dans lequel tout le monde se comprend sans pour autant parler la même langue peut légitimement nous sembler bien utopique, surtout si nous le confrontons aux images les plus sombres qui nous sont souvent renvoyées dans le traitement contemporain de l’actualité.
Oui ce monde est encore loin, mais il ne nous est pas défendu d’œuvrer de toutes nos forces pour qu’il advienne. Ainsi non seulement nous devenons dignes du cadeau reçu le jour de Pentecôte, mais encore nous nous surprenons à éprouver de la joie dans notre labeur, ce centuple indéfinissable et pourtant bien réel que Dieu donne à ceux qui s’engagent de tout leur coeur à sa suite. Mathias
Répétition des chants du temps ordinaire : jeudi 13 juin 20h Salle saint Martin de Prayssac